Politique

Goma : Quel bilan pour le premier anniversaire de la prise du pouvoir du président Felix Tshisekedi ?

20 janvier 2024 – 20 janvier 2025, exactement une année depuis la prise du pouvoir du président Felix Tshisekedi ; qui marque aussi le début de son second mandat après une réélection contestée par l’opposition et une campagne marquée par de nombreuses promesses de réformes et de changements.  Un an plus tard, quelle est l’opinion des habitants de Goma sur sa gestion ? Lifeinfos.net/Network a tendu son micro dans les rues de Goma au Nord-Kivu pour recueillir les avis de la population sur le bilan de l’année écoulée. Entre satisfaction et déception, si certains saluent des progrès dans certains domaines, d’autres expriment leur déception quant à l’absence de résultats concrets.

Un bilan positif pour certains

«  On sent un effort pour encourager l’entrepreneuriat, surtout pour nous les jeunes, bien sûr, tout n’est pas parfait, mais j’ai l’impression que l’on avance. Il faut aussi reconnaître les progrès dans la lutte contre l’impunité, c’est un point important pour moi » a déclaré un jeune étudiant rencontré à la faculté de droit de l’université lumière de Bujumbura campus de Goma

« Il y a eu des changements, notamment dans le secteur de l’éducation, aujourd’hui la gratuité de l’enseignement est devenu une réalité dans des écoles primaires publiques, ce qui a permis même aux plus démunis d’accéder à l’éducation cependant, il reste des défis. Les écoles manquent toujours de ressources et la question de la qualité de la prise en charge des enseignants n’est pas résolue » nous a fait savoir Linda Kasembe une enseignante de Goma.

D’autres citoyens sont plus sceptiques,

Et déplore le fait que les promesses de réformes sociales et économiques soient restées largement lettre morte. « Monsieur Tschilombo a promis la création de milliers d’emplois, mais vous êtes témoins de la situation, elle reste la même. Les jeunes sont toujours au chômage et il y a de plus en plus de personnes en difficulté. Les hausses des prix des produits de première nécessité n’ont pas été compensées par des mesures concrètes de soutien aux plus démunis » regrette un analyste de Goma.

Anselme âgé de 28 ans, licencié chômeur, a lui aussi un avis critique : « La corruption est toujours un problème. Le président dit qu’il lutte contre cela, mais dans la réalité, rien ne change. Les mêmes personnes sont toujours aux postes clés, et les petits gens comme moi n’ont pas accès à des opportunités. Le système est toujours bloqué »

Le sentiment de frustration semble se faire ressentir particulièrement parmi les jeunes, qui s’attendaient à des réformes profondes

Linda, 24 ans, étudiante en sciences politique, explique :

« Il faut plus qu’un simple discours pour convaincre les jeunes que le président est réellement engagé pour nous. Nous avons besoin d’opportunités concrètes, pas seulement de promesses. Il faut plus de soutien aux jeunes entrepreneurs et un accès facilité aux financements. En un an, il n’a pas fait grand-chose à cet égard, aujourd’hui plusieurs villages de la province du Nord-Kivu sont entre les mains des rebelles du M23 mais lui ne fait que le tour du monde en dépensant uniquement l’argent qui peut aider à faire avancer plusieurs secteurs dans le pays[..] Ces wazalendo qui sont aux fronts n’ont ni soutien moins encore un salaire, mais le président gaspille de l’argent du trésor public pour aller regarder des matchs en Europe, il faut voir les conditions dans lesquelles vivent les déplacés de guerre. Nous en avons marre je pense qu’il doit se ressaisir dans ces quelques années qui lui reste »

Un an après sa réélection, le président Felix semble avoir réussi à maintenir une certaine stabilité, mais les attentes restent élevées, notamment en matière de réformes économiques et sociales. Alors que des progrès sont visibles dans certains secteurs comme l’infrastructure ou l’éducation, les promesses de lutte contre la corruption, de création d’emplois l’amélioration du quotidien des citoyens, et le rétablissement de la paix n’ont pas été totalement concrétisées. Les critiques portent notamment sur l’insuffisance des mesures face à la précarité, à la montée de l’insécurité dans l’Est du pays particulierement dans la province du Nord-Kivu.

 

Michael Lufungulo

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