Convoquée par le Kenya, une rencontre entre les présidents de la République Démocratique du Congo (RDC), Félix Tshisekedi, et du Rwanda, Paul Kagame, devait avoir lieu mercredi 29 janvier afin de dénouer une nouvelle crise dans la région frontalière de Goma, en RDC, secouée depuis trente ans par des violences entre groupes armés. Mais « le président de la République démocratique du Congo ne participera pas au sommet en visioconférence des chefs d’Etat de la communauté des Etats d’Afrique de l’Est », officiellement « pour des raisons d’agenda », a fait savoir l’Agence congolaise de presse (ACP) à la mi-journée.
Il n’aura fallu que quelques semaines au Mouvement du 23 mars (M23) et à ses alliés rwandais pour atteindre Goma, après l’échec d’une médiation entre la RDC et le Rwanda sous l’égide de l’Angola à la mi-décembre, et y entrer dimanche soir. Ils encerclaient déjà presque toute la ville depuis plusieurs jours, avec comme seules voies de sortie le lac Kivu au sud et la frontière rwandaise à l’est.
Les combats y ont fait plus de cent morts et près d’un millier de blessés, selon un décompte de l’Agence France-Presse (AFP) établi mardi soir à partir des bilans des hôpitaux. Dix-sept soldats de la force régionale d’Afrique australe (Samirdc) et de la mission onusienne (Monusco), présentes dans la région en soutien à l’armée congolaise, ont été tués ces derniers jours dans des combats. Et d’après Vincent Karega, ambassadeur itinérant du Rwanda pour la région des Grands Lacs, qui s’est exprimé auprès de l’AFP, le M23 va « continuer dans le Sud-Kivu, parce que Goma ne peut pas être une fin en soi ».
Avec le Monde