Dans la province du Nord-Kivu, plusieurs Familles de déplacés des camps de Bulengo , Lushagala et Kimachiné vivent dans des conditions inhumaines ceci après l’expiration du délai leurs accordé par l’AFC M23 soit 72 heures qui a pris fin mardi 11 février 2025. Elles ne savent désormais pas où aller, certaines restent dans la rue et la plupart ont trouvé refuge dans des églises, des écoles vivants ainsi dans des conditions difficiles.
D’autres tentent de rejoindre leurs villages, mais n’ont se heurtent au problème des moyens les villages sont trop éloignés et sont presque démunis de tout. « Je suis dans ce camp depuis maintenant 2 ans avec mes 4 enfants, mon mari était tué par des bandits armés. Je venais de démolir ma tente pour éviter des problèmes avec le M23, je suis désormais dans la rue, je n’ai pas où aller, ni l’argent pour le transport [..] regarde mes enfants n’ont pas mangé depuis 3 jours. Aux personnes de bonne volonté de me venir en aide si non ces bandits armés qui circulent vont nous exterminer ici » indique une femme rencontrée sur la route Mugunga kimachiné.
Les organisations humanitaires et les ONG ont aussi quitté ces camps laissant ainsi les déplacés dans la détresse comme le témoignage ce jeune homme rencontré à Bulengo. « Le centre hospitalier tenu par première urgence internationale venait d’être désinstallé, nous sommes prêt à rentrer chez nous mais les conditions ne sont bonnes, ils nous disent de rentrer alors que nos villages ont été transformés en camp de bataille »
Certains déplacés sont partis mardi, aujourd’hui, d’autres, comme Deborah Shukuru, sont en train de faire leurs valises. Elle vit également à Bulengo depuis deux ans et elle explique qu’elle va devoir retourner dans son village à pied. « Je vais rentrer parce que le M23 nous l’impose, témoigne-t-elle. Nous devons y aller à pied. J’ai trois enfants et je vais rentrer à pied. Mais je ne vais pas y arriver… Chez moi, c’est à Kitshanga. C’est au moins quatre jours de voyage »
D’autres déplacés internes errent dans les rues de Goma, ou bien finissent de charger leurs affaires sur des motos et des taxi-bus. Le trafic sur le tronçon Goma-Sake-Kitshanga est saturé par la circulation.
Aline Uwineza est allée à Kitshanga, dans son village, pour voir comment était la situation. « Lorsque le M23 nous avait demandé de détruire nos tentes, j’ai voulu d’abord préparer mon retour, Je suis allée dans mon village. Arrivée là-bas, ma voisine a été tuée durant la nuit. Et jusqu’à présent, je n’ai pas encore détruit ma tente. J’ai peur, car ma voisine a été tuée »
Depuis 3 ans le camp de Bulengo a accueilli plus de 100.000 déplacés internes fuyant les combats entre le M23 et l’armée congolaise. Aujourd’hui, ils n’ont pas d’autre choix que de partir de nouveau, sans certitude de survie. Les plus vulnérables restent bloqués à Goma et les acteurs humanitaires soulignent la gravité de la situation, avec notamment des cas de choléra qui ont été signalés dans le camp de Buhimba.
Michael Lufungulo