Plus de huit mois après l’annonce faite par le président Félix Tshisekedi, la Minière de Bakwanga (MIBA) attend toujours les fonds promis pour sa relance. Un plan ambitieux de 70 millions de dollars, adopté en Conseil des ministres, peine à se concrétiser, laissant l’entreprise publique dans l’incertitude.
Lors d’un entretien avec Radio Okapi, le directeur général de la MIBA, André Kabanda, a exprimé ses préoccupations face à l’attente prolongée de cette aide gouvernementale. « Le plan a été adopté en Conseil des ministres depuis août 2024. Et en décembre, à Mbuji-Mayi, le chef de l’État a annoncé une première tranche de 50 millions USD. Mais à ce jour, aucun fonds n’a été réceptionné par la MIBA », a-t-il confié.
Une entreprise stratégique au point mort
Symbole historique de l’industrie diamantifère congolaise, la MIBA joue un rôle stratégique pour l’économie nationale. Cependant, elle fait face à des défis majeurs : vétusté des équipements, dettes sociales, et manque d’investissements structurants.
Le plan de redressement adopté par le gouvernement vise notamment à :
- Certifier les réserves minières, pour attirer de nouveaux investisseurs ;
- Sécuriser les concessions contre les exploitations anarchiques ;
- Moderniser les équipements de production ;
- Réorganiser la gestion du personnel et mettre en place un mécanisme de suivi-évaluation.
Mais l’absence de financement freine la mise en œuvre de ces objectifs, malgré les annonces du gouvernement.
Une dotation présidentielle toujours invisible
En visite à Mbuji-Mayi en décembre dernier, Félix Tshisekedi avait réaffirmé son engagement en déclarant avoir apporté 50 millions USD pour soutenir la relance de la MIBA. « J’ai apporté 50 millions de dollars pour régler les arriérés, payer les frais de retraite et réhabiliter les installations. Nous allons veiller à la bonne utilisation de ces fonds », avait déclaré le chef de l’État.
Pourtant, trois mois plus tard, aucune trace de cet appui n’a été constatée au sein de l’entreprise.
Objectifs menacés
La MIBA espérait atteindre une production de 12 millions de carats dès 2025, avec un objectif progressif de 2,4 millions de carats par an dès 2026 et un chiffre d’affaires estimé à près de 59 millions de dollars. Mais les retards dans le financement risquent de compromettre ces prévisions, impactant lourdement l’emploi local, les revenus de l’État et la stabilité du secteur minier.
Plus qu’une relance industrielle, l’avenir de la MIBA touche à la souveraineté économique du pays et au bien-être des communautés locales qui dépendent de l’activité minière pour leur survie. Dans cette optique, la concrétisation des engagements gouvernementaux devient urgente, au risque de voir cette entreprise publique sombrer davantage dans l’oubli.
LifeInfos/ MiniMines