L’information nous est livrée par l’organisation Partenariat pour la Protection Intégrée PPI en sigle dans un communiqué rendu public samedi 29 Juin 2024. Dans ce document PPI dénonce le décès de deux détenus survenu samedi 29 juin au quartier spécial de cette maison pénitentiaire situé dans la province du Sud-Kivu, à l’Est de la République Démocratique du Congo.
Dans ce même document partenariat pour la protection Intégrée parle aussi de deux autres détenus trouvés mort dans la matinée du dimanche 30 juin dans la même prison et toujours au quartier général. Plusieurs sources parlent de l’hypothèse d’une intoxication, sans en donner plus de détail.
PPI réitère sa demande l’implication des autorités au plus vite pour ouvrir des enquêtes afin d’établir des responsabilités et rappelle que ces faits surviennent dans l’aile communément appelé quartier spécial », un endroit plus ou moins sécurisé, où avant d’y accéder le détenu doit obligatoirement payer entre 300$USD et 500$USD de droit d’entrée, 100$USD de restauration et 10$USD de la cellule, en plus du matelas, du sceau, de la chaise en plastique, de l’alimentation journalière du Capita.
Cette organisation qui travaille pour la protection des défenseurs de droits humains et des journalistes dénonce la torture et autres traitements cruels, inhumains et dégradants dont sont victimes nombreux détenus à la cour centrale de la prison centrale de Bukavu. Un endroit considéré comme « gueule du lion» où les prisonniers faibles financièrement et les nouveaux venus sont la proie des plus forts qui y font la loi.
Selon PPI, des investigations menées, ces faits sont l’œuvre d’un certain Jean-Claude Murhandikire, l’un des assassins de la sœur religieuse Clara Kahambu abattue à son bureau à la paroisse Mater Dei, le 29 novembre 2016. Condamné à perpétuité le 02 décembre 2016 par le Tribunal de Grande Instance de Bukavu siégeant en procédure de flagrance, Murhandikire est détenu à la prison centrale de Bukavu, où il est devenu Capita Général (CG), ce qui veut dire Chef des prisonniers, soumettant ses codétenus à la torture et à des actes cruels, inhumains et dégradants pour des fins pécuniaires.
Des actes qui ont été à la base d’autres cas de décès imputés à la famine ou au manque de soins, quoi que cela aussi laisse à désirer dans cette prison au cœur du chef-lieu de la province du Sud-Kivu. PPI a aussi constaté que les détenus qui ne parviennent pas à totaliser la somme d’argent exigée par Jean-Claude Murhandikire se voient châtiés. Ils sont fouettés ou contraints de toucher (mains nues) des excréments humains entassés dans des sceaux ou dans des morceaux des bidons.
Le châtiment comprend également la privation de la nourriture, l’entassement en succombe dans une petite cellule sans aération et sans lumière ou encore dormir sur le pavement, torse nu, en dessous des lits d’autres détenus et bien d’autres formes!
Au regard de multiples cris d’alarme, PPI demande une fois de plus le transfèrement de ce Capita Général vers d’autres prisons sous haute surveillance dans d’autres provinces du pays afin d’épargner ceux de la prison centrale de Bukavu de la souffrance longtemps endurée.
Partenariat pour la Protection Intégrée (PPI) réitère enfin, sa demande de suppression totale du système Capita Général (CG) dans les prisons de la RDC et demande au Gouvernement en général et au nouveau Ministre de la Justice en particulier de bien vouloir mettre en place une unité spécialisée de la police chargée de protection des prisonniers tant en dehors qu’à l’intérieur.
Rédaction