Les cas de vengeance autrement appelé justice populaire ont pris de l’ampleur dans la ville de Bukavu. Ce phénomène est la conséquence du contexte sécuritaire dans lequel est plongée la population depuis quelques années déjà, mais également de l’absence des services judiciaires en cette période où aucun service de l’Etat entre autres le parquet et palais de justice ne fonctionnent ainsi que la police pour la réglementation des différends.
Elle est dénoncée par certains habitants de la ville de Bukavu, dans un entretien accordé à votre media Amos BISIMWA militant du mouvement citoyen Observatoire d’actions parlementaires et gouvernementales en RDC condamne cette façon d’agir de la population.
Pour lui se rendre justice en cette période où aucune juridiction n’est opérationnelle pour statuer sur les cas de chaque présumé voleur ou bandit pour apporter des jugements est un acte à réprimer. Il parle du cas le plus récent rapporté à Kadutu où un jeune a été brouillé vif et sa chair mangée par certaines personnes en colère. Amos BISIMWA pense que cet agissement est un manque d’humanisme et de respect aux morts, et peut à la longue porter malédiction non seulement à la province du Sud-Kivu mais aussi à toute la Nation.
Quelle serait la cause de la montée subite de cas de justice populaire à Bukavu ?
L’évasion des prisonniers dans presque toutes les prisons de la province du Sud-Kivu évalués à plus de 8 000 (huit mille) détenus serait à la base. Il s’agit de la prison centrale de Bukavu, de kalehe , d’Uvira ,de kabare , de walungu et de kalehe.
« Avant l’arrivée de l’Alliance Fleuve Congo renchérit notre source, les prisons s’étaient vidées des prisonniers. Certaines pensent que ce sont eux qui sont à la base des attaques des maisons des paisibles citoyens, profitant de piller et malheureusement tuer les citoyens innocents lors de leurs opérations. D’Ibanda à Kadutu c’est chaque soir que l’on enregistre des attaques et sans compter les morts laissés lors de leur passage »
Il y a également l’aspect d’abandon des effets de guerre par certains éléments FARDC. Apres leur fuite, des armes étaient visibles par ci par là dans la ville. Les bandits évadés avaient profité de ces armes abandonnées dans la rue pour mener leurs opérations et insécuriser la population. Et la population profite de l’absence et le non fonctionnement des services de justice pour se rendre justice en lunchant tous les présumés inciviques (bandits) attrapés. Cette situation est aussi dénoncée par le chef de quartier Ndendere Albert MIGABO NYAGAZA, au cours d’une interview nous accordé il y a quelques semaines, déplorant cette façon d’agir de la population.
Que faire pour mettre fin aux cas de justice populaire à Bukavu ?
Que les nouvelles autorités s’en chargent pour éviter que les innocents en périssent et que leaders religieux s’impliquent tout en intensifiant les sensibilisations auprès de leurs fidèles.
Que disent les lois congolaises et certains instruments juridiques en la matière ?
L’article 16 de la constitution de la République Démocratique du Congo stipule que la personne humaine est sacrée. Toute personne a droit à la vie, à l’intégrité physique ainsi qu’au libre développement de sa personnalité dans le respect de la loi, de l’ordre public, du droit d’autrui et des bonnes mœurs. Et la déclaration Universelle de droits de l’homme proclame que nul ne sera soumis à la torture, ni à des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants.
Et l’arrêté provincial du 10 janvier 2014 portant interdiction de recours à la justice populaire à son article 3 stipule que toute personne a droit , en pleine égalité à ce que sa cause soit entendue équitablement et publiquement par un tribunal indépendant , impartial qui decidera , soit de ses droits et obligations , soit du bien fondé de toute accusation en matière pénale dirigée contre elle.
Rédaction