Environ trois semaines après la prise de la ville de Goma par l’AFC-M23, des familles des militaires, autrefois logées au camp militaire de Katindo, restent toujours sans abris. Composées en majorité des femmes et des enfants, ces familles vivent dans des conditions difficiles et sans assistance. Certaines sont sans nouvelles de leurs maris et pères qui servaient le pays sous le drapeau.
Dans leurs lieux de refuge, ces familles sont presque dépourvues de tout, la nourriture, eau potable, soins médicaux et des abris. La situation est pire beaucoup plus pour celles qui sont originaires d’autres provinces de la République Démocratique du Congo RDC et qui souhaitent rentrer chez elles, mais sans moyen.
Âgée d’une quarantaine d’années , Jeanine Mukobelwa éprouvée par le deuil de son mari militaire a quitté le camp de Katindo avec ses deux enfants après la chute de Goma.
« Mon mari est mort au front à Beni. Depuis sa disparition, je ne vivais qu’au camp Katindo. Le peu d’argent de solde que je recevais en son nom me permettait de prendre soin des enfants. Après l’attaque de la ville, nous avons fui et nous nous sommes installés dans des écoles. Ici, la situation est aussi compliquée depuis la semaine réouverture des écoles nous avons été contraintes de quitter les établissements scolaires pour laisser place aux élèves, nous vivons désormais dans la rue » a fait savoir à Lifeinfos.net
Rosine kimbere, avec ses neuf enfants, a aussi trouvé refuge dans une salle de classe. « Je ne sais même pas si mon mari est mort ou s’il est encore vivant. Chaque jour, j’espère son retour, en vain. Pour survivre, je mendie en ville, mais nous avons peur, car ici, tout le monde craint tout le monde. Si le gouvernement pouvait trouver une solution à cette guerre, nous serions reconnaissants. Nous souffrons énormément », a-t-elle témoigné.
Par ailleurs, elle demande aux personnes de bonne volonté de l’aider pour rentrer dans son village natal. « Nous vivons dans des conditions difficiles dans des églises. Nos enfants sont exposés à des maladies. Les rebelles ont pris tous nos biens nous rendant encore plus vulnérables. Nous ne savons pas quand cette guerre prendra fin. Tout ce que nous voulons c’est voir ces rebelles partir afin que nous puissions regagner nos domiciles » a ajouté une autre femme d’un militaire rencontré près d’une église de la place.
À part l’assistance en biens de première nécessité, ces femmes déplacées demandent aux personnes de bonne volonté de les venir en aide pour regagner leurs villages d’origines. Face à cette situation, les autorités locales sont interpellées pour trouver une solution rapide afin de garantir un relogement digne aux familles des militaires déplacées.
Rédaction