Depuis jeudi 20 février, des informations erronées circulent sur les réseaux sociaux, affirmant que le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) aurait enterré plus de 9 000 corps des victimes tombées lors de l’offensive du M23 pour la prise de Goma. Ces rumeurs ont rapidement gagné en popularité, occasionnant une panique et des tensions dans le chef de la population.
Dans un communiqué officiel, le CICR a fermement démenti ces allégations, qualifiant de fausse l’affirmation selon laquelle cette organisation humanitaire aurait enterré 9 000 personnes. La Croix-Rouge souligne que les informations concernant le bilan humain diffusées sur les réseaux sociaux ne proviennent pas de sources officielles et ne reflètent en aucun cas les actions menées par l’organisation.
Le CICR a précisé que les différentes communications du CICR sont faites par les personnes habilitées et passent toujours par des canaux officiels.
L’organisation a également souligné que la spéculation sur les chiffres et les bilans humains ne fait pas partie de son mandat. Le CICR, dont la mission est de protéger et d’assister les populations affectées par les conflits, rappelle qu’il ne publie pas de bilans humains détaillés et ne s’engage pas dans des spéculations sur les pertes de vies humaines, lesquelles relèvent généralement des autorités nationales et des organismes compétents.
La propagation de ces fausses informations peut avoir des conséquences graves, non seulement sur la crédibilité des organisations humanitaires, mais également sur la sécurité des civiles victimes des conflits. En diffusant des chiffres inexacts ou exagérés, des groupes malveillants cherchent à manipuler l’opinion publique et à semer la confusion, en déformant les réalités sur le terrain peut-on lire dans ce document.
De plus, cette désinformation vient s’ajouter à un climat déjà tendu en raison de la violence persistante du conflit dans l’Est de la République Démocratique du Congo. Le CICR appelle ainsi les utilisateurs des réseaux sociaux et les médias à faire preuve de prudence et de responsabilité avant de relayer des informations non vérifiées.
Le CICR réitère son engagement à fournir une aide humanitaire au peuple congolais et appelle à la responsabilité collective dans la gestion de l’information, surtout en période de crise. La désinformation peut aggraver les souffrances des populations et compromettre les efforts de paix. En l’absence de preuves fiables, il est crucial de se méfier des rumeurs non vérifiées et de se tourner vers des sources officielles pour obtenir des informations vérifiées et de qualité.
Lors d’une conférence de presse le jeudi dernier, le ministre de la santé publique, Hygiène et Prévoyance Sociale, Roger Kamba, a fourni un état des lieux de la situation sanitaire et humanitaire dans l’Est du pays, soulignant que la crise est particulièrement grave suite aux combats. Il a indiqué́ que 4 260 blessés ont été́ enregistrés, et que 3 000 décès ont été déploiyés dans les structures de soins. Le ministre a ensuite précisé́ qu’environ 939 corps sans vie demeurent dans les morgues à Goma.
Michael Lufungulo