10 janvier 2024-10 janvier 2025, une année déjà depuis l’instauration de la mesure interdisant la circulation des taxis-motos au-delà de 18h00 dans la ville de Goma en province du Nord-Kivu. Cette décision était prise par le comité provincial de sécurité à l’issue d’un conseil de sécurité élargi tenu dans le quartier Mugunga le 10janvier 2024, continue de susciter des réactions.
Lors d’un entretien avec notre reporter sur place à Goma, les taximen-motos interrogés expriment leur frustration face à ce qu’ils considèrent comme une série de tracasseries dont ils sont victimes depuis l’instauration de cette mesure. Ils affirment que cette derniere a conduit à une augmentation des accidents de circulation et des embouteillages ; l’un d’eux parle des difficultés financières causées par cette restriction, qui limite leur capacité à travailler.
« Nous ne travaillons plus, avec cette multitude de motos qui circulent dans la ville’ aujourd’hui avec la guerre dans les périphéries de Goma, toutes les motos sont concentrées dans la ville, malheureusement nous sommes tous censés travailler jusqu’à 17h59, comment allons-nous maximiser des recettes »
D’autre part, certaines femmes qui travaillant dans divers secteurs estiment que cette mesure contribue à l’instabilité de leur emploi, elles soulignent que la fin prématurée des activités affecte leurs revenus et leur sécurité financière. Une vendeuse de chaussures usagées à birere témoigne, « Nous sommes obligées de laisser nos activités avant 18h, avec ces colis que les taxis-bus n’acceptent pas, c’est seulement à bord d’une moto que l’on peut se déplacer. Malheureusement, arrivé à 18h, ça sera compliqué, pourtant c’est à cette heure-là où il y a beaucoup de clients. Avec cette insécurité, nous devons rentrer tôt à la maison. » Regrette-t-elle
Le 4 janvier dernier, le vice-gouverneur a déclaré lors de la célébration de la journée des martyrs de l’indépendance, que cette mesure est une solution à l’insécurité croissante dans la ville et commence à porter des fruits. Cependant, il a également reconnu que tout le comité n’était pas d’accord lors de son instauration.
Alors que les débats continuent autour de cette mesure, l’autorité provinciale avait mis en place il y a près d’un an l’opération « Safisha Muji wa Goma na Kandokando » qui se traduit en français par « assainir la ville de Goma et ses environs »dans le souci de répondre aux besoins sécuritaires de la population.
Michael Lufungulo