Société

Guerre Est de la RDC : Les organisations de la société civile de la RDC et d’Europe pointent du doigt l’Union Européenne

La République Démocratique du Congo fait face aux pillages systématiques de ses ressources naturelles il y a de cela deux décennies. Les guerres en répétition signalées dans sa partie Est ont déjà causées d’énormes dégâts sur presque tout le plan. La dernière attaque du Rwanda via ses supplétifs du M23 a déjà créé d’énormes dégâts humains et matériels, des milliers de centaine de congolais ont déjà perdu la vie sans compté les dégâts matériels et pillages de ses ressources par le Rwanda.

Vu l’ampleur que prend cette agression et l’occupation de l’armée rwandaise de certaines partie de la ville de Goma dans la province du Nord-Kivu , Resource Matters aux côtés de 63 organisations de la société civile de la République démocratique du Congo (RDC), d’Europe et d’ailleurs, ne sont pas restés silencieuses. Elles appellent l’Union européenne (UE)  et en particulier la Commission européenne à prendre des mesures immédiates pour mettre fin à son implication dans le secteur des minerais critiques au Rwanda. La situation exige une action urgente pour garantir que les politiques de l’UE ne contribuent pas involontairement à la guerre, aux violations des droits de l’homme et à l’exploitation illicite des ressources.

Ceci fait suite au rapport d’experts des Nations Unies qui montre qu’au moins 150 tonnes de coltan sont exportées frauduleusement chaque mois vers le Rwanda, où elles sont mélangées à la production nationale, provoquant la plus grande contamination enregistrée des chaînes d’approvisionnement en minéraux dans la région des Grands Lacs au cours de la dernière décennie.

Ce qui met en évidence le rôle important du Rwanda dans l’exploitation illégale des minerais de la RDC, qui continue d’alimenter les conflits et les violations des droits humains. Les vastes ressources naturelles de la RDC devraient être une source de paix et de prospérité, et non de conflits et de souffrances.

Vu cette situation, Ressources Matters ensemble avec 63 autres organisations de la société civile de la République Démocratique du Congo , d’Europe et d’ailleurs exhortent à l’Union Européenne en particulier la Commission Européenne à retirer immédiatement du protocole d’accord UE-Rwanda sur les matières premières critiques. « Elle doit mettre fin à cet accord pour respecter son engagement à protéger les droits de l’homme, la souveraineté et l’approvisionnement responsable. Le partenariat avec le Rwanda contredit les valeurs de l’UE » ajoutent-elles.

Mais aussi suspendre toute évaluation de potentiels projets stratégiques liés au secteur minier du Rwanda. Tout projet stratégique potentiel lié au CRMA bénéficiant au Rwanda devrait être suspendu jusqu’à ce que le Rwanda mette fin à son occupation militaire de la RDC, cesse de violer le droit international et mette fin à son implication dans le commerce illicite des minéraux. Poursuivre l’engagement alors que le Rwanda déstabilise la région est à la fois irresponsable et nuisible.

Et ainsi assurer la transparence et la responsabilité dans les chaînes d’approvisionnement mondiales en minéraux. « L’UE doit veiller à ce que ses politiques ne contribuent pas aux violations des droits de l’homme, à l’extraction illégale de ressources ou au financement de conflits. Le rôle du Rwanda dans les chaînes d’approvisionnement mondiales doit être étroitement surveillé dans le cadre des lois européennes en vigueur afin de garantir que l’UE ne soutient pas indirectement le commerce illicite ou la violence ».

Parce que malgré la Condamnation publique par l’UE de l’implication du Rwanda dans le conflit en RDC, les institutions de l’UE continuent d’appuyer le secteur minier du Rwanda. En évaluant des projets stratégiques potentiels au Rwanda dans le cadre du Critical Raw Materials Act (CRMA) et en envisageant d’importants investissements dans le cadre du Global Gateway, l’UE risque de soutenir le secteur minier d’un pays qui déstabilise activement son voisin et compromet les chaînes d’approvisionnement en minéraux critiques signalent ces organisations.

Pour elles , L’UE a l’obligation morale et juridique de garantir que ses politiques ne soutiennent pas par inadvertance une agression, une occupation ou une exploitation illégale. « En tant que l’un des plus grands importateurs mondiaux de matières premières, l’influence de l’UE peut jouer un rôle central pour modifier la dynamique de la région et garantir que les ressources soient utilisées au profit du peuple congolais et non des profiteurs du conflit ».

En se retirant du protocole d’accord avec le Rwanda, en mettant fin aux projets stratégiques dans le cadre du CRMA et en adoptant des mesures concrètes pour promouvoir la responsabilité, l’UE peut réaffirmer son engagement envers ses valeurs et contribuer à une solution durable et juste pour le peuple congolais.

 

Sylvie NABINTU

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page