Il est détenu depuis plus d’une semaine par les services de renseignement à Beni.
Les faits lui reprochés sont pour le moins troublants, il s’agit entre autres de la possession, dans son téléphone portable, d’images de membres de l’AFC-M23, alors qu’il revenait de Goma, une accusation gratuite selon l’UNPC.
« De nombreux journalistes sont restés à Goma par manque de moyens pour quitter la ville lors de son occupation », explique Rosalie Zawadi, présidente de l’UNPC Nord-Kivu. « Leur présence ne saurait être interprétée comme une adhésion au M23. La possession d’images de membres de ce mouvement ne constitue en aucun cas une preuve d’appartenance. Les journalistes ont été contraints de couvrir les activités des nouveaux occupants pour assurer leur sécurité. » a martelé la présidente de l’union nationale de la presse congolaise section du Nord-Kivu.
A en croire nos sources, l’UNPC souligne avec force que refuser de couvrir les activités du M23 aurait exposé les journalistes à des représailles, mettant leur vie en danger dans le contexte extrêmement tendu de Goma.
« Les journalistes n’ont pas rejoint le M23, c’est le M23 qui les a trouvés sur place », insiste Rosalie Zawadi. « Les considérer comme des rebelles serait un jugement hâtif et injuste. Nombre d’entre eux sont au chômage depuis l’occupation de la ville. Les accabler davantage en les indexant par les services du gouvernement serait une double peine pour des circonstances indépendantes de leur volonté. »
L’UNPC implore donc la clémence du gouverneur en faveur de Trésor Kamavu, qui s’était rendu à Beni dans le seul but de prendre un vol pour Kinshasa. « Sa place n’est pas en détention », martèle Rosalie Zawadi. « Il souhaite continuer à servir son pays depuis Kinshasa. »
L’organisation de défense des journalistes espère que son appel sera entendu et que Trésor Kamavu sera libéré sans délai. Cette affaire met une fois de plus en lumière les conditions de travail extrêmement difficiles et dangereuses auxquelles sont confrontés les journalistes dans l’est de la République démocratique du Congo.
La rédaction